L’histoire de l’anis vert

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Une autre (petite) histoire de l’anis vert

L’anis vert est l’une de ces plantes aromatiques que l’on adore ou que l’on déteste ! Une véritable histoire de goût et de saveur. C’est effectivement une plante aromatique très parfumée.
Pourtant on la retrouve dans de nombreux plats, pâtisseries et boissons alcoolisées (ou non). De plus, les vertus thérapeutiques de l’anis, pour soigner les maux de ventre (vertus antispasmodiques) et de dents, sont également reconnues depuis des millénaires. En tant que plante médicinale, ses bienfaits sur les troubles digestifs et le système nerveux sont largement utilisés en phytothérapie.

Cultivé essentiellement autour du bassin méditerranéen, l’anis vert (sous la forme de graines d’anis) n’est pas la seule plante anisée présente dans nos cuisines.
Parmi les épices similaires, on y trouve la badiane chinoise (ou anis étoilé) importée par Marco Polo lors de ses voyages en Chine aux XIIIe et XIVe siècles. Le carvi, un peu moins connu même si son nom alsacien, le cumin, vous rappellera sans doute quelque chose… Le cerfeuil des jardins, à ne pas confondre avec le cerfeuil sauvage ou si vous préférez la ciguë dont Aristote en a fait les frais en son temps. Le fenouil que l’on peut aussi ranger avec les légumes pour ne citer que les plus connues. Et l’aneth que l’on confond souvent avec l’anis…Leurs vertus sont aussi à découvrir !
Mais la petite histoire étant bien souvent plus intéressante que la grande, même concernant les plantes aromatiques, laissez-nous vous raconter celle de la boisson aromatisée à l’anis vert que tout le monde connaît, tant elle est synonyme de soleil et de pétanque en France, à consommer bien sûr avec modération.

Le Pastis… histoire de briller un peu sur la Canebière

S’il y a bien une boisson dont les Marseillais sont fiers et friands, c’est bien le pastis ! Cela dit, les touristes aussi l’apprécient, même s’ils ont parfois du mal à le commander en utilisant l’un des noms dont il est affublé : « petit jaune », « anisette », « pastaga » ou en utilisant le nom d’une des marques que beaucoup de locaux ne considèrent pas comme étant du vrai pastis, cette querelle étant surtout celle qui opposait Pernod (et son Pastis 51) et Ricard.
Les puristes diront que la première est plus légère et la seconde plus amère. Aujourd’hui, comme les deux marques ont fusionné est-il encore besoin de se quereller ? Bref, le pastis, qui signifie « mélange en provençal », est une boisson à base d’anis et de réglisse. Son essor est dû à l’interdiction en 1915 de l’absinthe (75° environ), la fée verte ou bleue, qui rendait fou ! Il aura quand même fallu attendre plus de 110 ans pour s’en rendre compte ! La chose est moins connue, mais l’absinthe était déjà une création suisse de la maison Pernod datant de 1805 et élaborée d’après la recette de la mère Henriod, une rebouteuse du canton de Neufchâtel.

Les autres boissons à base d’anis vert les plus connues

Même si c’est sans aucun doute la boisson anisée la plus connue, le pastis est loin d’être la seule. Comme, pour beaucoup de gens, le pastis est synonyme de vacances. Mais que dire également, de l’Ouzo grec, du Raki turc, de l’Arak libanais, du Mastika bulgare, de l’Anis del Mono espagnol ou de l’anisette Cristal algérienne ? Ces boissons, en dehors de l’anis, ont toutes un point commun, celui d’être originaire du bassin méditerranéen. Une exception existe cependant en France, le Pontarlier originaire de Franche-Comté, pas loin de la Suisse et de la première distillerie Pernod.
Pour l’anecdote, la distillerie de Pontarlier produisait avant 1915 de l’absinthe. En 1901, elle fut la proie d’un violent incendie. Pour ne pas que les cuves d’absinthe explosent et détruisent la ville, un ouvrier eut la présence d’esprit d’en ouvrir les vannes pour que l’alcool se déverse dans le Doubs. Un million d’hectolitres tout de même. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’en plus de sauver Pontarlier, il fit le bonheur des militaires des casernes avoisinantes, car la rivière se transforma en anisette géante. On raconte même que certains se jetèrent tout habillés à l’eau pour la déguster. En effet, difficile d’y résister…

À chacun son pastis !

Quand on vous dit que le pastis est un véritable art de vivre, les puristes vous diront qu’il faut le boire, simplement, avec de l’eau fraîche (5 fois le volume d’alcool).
Certains aiment cependant ajouter des sirops au breuvage. L’orgeat en fait un mauresque, la menthe un perroquet, le citron un soleil, menthe et grenadine une feuille morte et la grenadine seule une tomate.
L’anisette et l’absinthe (à nouveau autorisée et distillée en Suisse et en France, notamment en Provence et à Pontarlier) font partie en 2020 des boissons qui seront les plus tendance pour l’apéritif selon certains magazines bien informés. Comme quoi l’anis vert a de beaux jours devant lui. Et c’est sans compter sur l’anis que l’on laisse infuser… une vraie potion qui aide la digestion.

Et pour finir…

L’anis est un nom masculin ! Mais parfois on entend parler « d’anis verte » ! Non, non… Il faut dire « anis vert ». Bon, après quelques pastis, on pourra vous pardonner cette erreur…